HISTOIRE DES RUES DE MORSCHWILLER-LE-BAS
Se promener …. dans les rues de Morschwiller-le-Bas !!!
Mais il n’y a rien à voir ! direz-vous …
Les Romains, par exemple, n’y ont laissé ni arènes ni théâtre. Des vestiges d’une villa ? Mais où ? Un vieux chemin, c’est sûr, celui qui court sur les hauteurs de Galfingue à Morschwiller et qui rejoignait Uruneis (Illzach), mais qu’y voit-on aujourd’hui ? Rien !
Charlemagne n’y a pas séjourné non plus. Que serait-il venu faire à Morschwiller, qui appartenait depuis 728 à l’abbaye de Murbach ? La Noël 775, il a préféré la passer à Sélestat.
Un pape (Léon IX), le seul pape alsacien, est bien venu bénir en 1046 la chapelle d’un couvent, mais c’était du côté de Reiningue (Oelenberg).
Est-ce que la météorite du 7 novembre 1492 qui annonçait des temps nouveaux est tombée sur le ban communal ? Non, ça se serait su, elle a préféré choir à Ensisheim.
Tout comme Louis XIV, qui en visite à Neuf-Brisach, s’est arrêté à Cernay pour y passer la nuit, plutôt qu’ à Morschwiller…..
On pourrait encore arpenter longtemps les siècles suivants, il faut se rendre à l’évidence, Morschwiller n’a jamais eu rendez-vous avec l’histoire avec un grand H.
Et pourtant, se promener dans ses rues ne manque pas d’intérêt pour qui sait se montrer curieux.
Quelques trouvailles fortuites attestent bien de l’ancienneté de notre habitat : meule néolithique, poterie de l’âge de fer conservées au musée d’Altkirch, pièces de monnaie romaine …
Des fouilles récentes (2013) ont même mis à jour des sépultures qui dateraient de 7000 ans avant notre ère et il semble acquis que l’homme chassait ici le renne à l’époque magdalénienne (17000 à 12000 ans avant notre ére).
Le bâti ancien est bien plus riche qu’on ne le pense. « Maisons paysannes d’Alsace » a mis en fiche 117 propriétés analysées en 1983 : ancien château, cour dîmière, cure, maisons à « Kniestock » … Il ne faudrait pas oublier non plus que Morschwiller fut le berceau d’Alfred GIESS, grand prix de Rome, et que sur le Steinbächlein des industriels remplacèrent les premiers moulins par des fabriques au cours des 18 et 19ème siècle.
Allons, il est temps d’y voir plus clair !!!
BIENVENUE DONC AU PAYS DES GRENOUILLES
La rue du château et ses voies adjacentes forment le « Hinterdorf », « l’arrière village », sans aucune note péjorative.
Ce Hinterdorf a battu tous les records morschwillerois de concentration de chèvres. En automne, elles jaillissaient le matin des maisons et ruelles riveraines, se rassemblaient chevrotant et bêlant dans la rue, suivaient docilement les bergers qui les menaient aux prés.
Ruelle pittoresque du vieux village, bordée de maisons à colombage, elle abrite l’ancien presbytère (au n°2) érigé en 1614.
C’est dans cette rue, dans les bâtiments d’une ferme, que fut fondée la CTA. Il y avait là un garage où l’on construisait et réparait les tout premiers bus.
Quelles images ? On devrait appeler cette rue la rue des Saints, en allemand « Helgengasse » ou « Heiligengasse ». Comme les Saints n’existent que sur les images saintes, le mot « Helgen » est devenu synonyme d’images.
Un haut mur sépare la rue des images du domaine du château.
Ce n’est de loin pas la rue la plus longue de Morschwiller-le-Bas !
A son extrémité ouest se dresse le célèbre « Stuwabrunna » où, dans le passé s’approvisionnait la cigogne en bébés !
Deux noms pour une petite rue : encore une curiosité de Morschwiller-le-Bas.
C’est dans cette ruelle que logeait la « Krumma Cécile », la « Cécile Boîteuse » que le peintre Alfred Giess a immortalisée sur son magnifique tableau « La Visitation » visible à l’église paroissiale.
Dans la maison faisant le coin des rues du puits et de la cure « opérait » le dentiste-baigneur-chirurgien, M. Fieg. On le surnommait le « Tranalocker » : « celui qui fait venir les larmes ».
Bien connue des écoliers depuis plus d’un siècle, elle fût d’abord rue de l’église et devînt rue de l’école depuis l’installation de l’école des garçons dans le bâtiment de l’actuelle mairie.
Entre la mairie et l’horticulture Baldeck se dressait autrefois la menuiserie Kohler, détruite par un incendie.
Sur la propriété n°39 et 41 furent mis à jour des vestiges préhistoriques : silex, tessons de poteries et surtout une meule du néolithique (4000 ans avant J.C.).
La voici … la rue la plus longue de Morschwiller-le-Bas !
Elle n’est qu’un tronçon d’une ancienne voie de communication reliant le Rhin et Bâle à la vallée de la Thur.
Les milliers de pèlerins qui l’empruntaient chaque année se rendaient à Thann pour y implorer l’intercession de Saint-Thiébaut, patron de la collégiale.
A SUIVRE ….