Découverte de Morschwiller-le-Bas

Le château

Un premier château en style renaissance (l’un des plus beaux de la région) a été érigé en 1726 par la famille Zu Rhein. Il possédait lors de ses grandes années sa propre chapelle avec son aumônier, un père de l’abbaye de Lucelle.

Dans cette chapelle se trouvaient trois monuments funéraires : les pierres tombales de Jean Sébastien Premier et de ses épouses.

Ces trois statues couchées se trouvent actuellement à la Chapelle St Jean à Mulhouse.

A la Révolution, le château ne peut être vendu comme bien de la nation, les deux fils Zu Rhein étant encore mineurs.

Ce n’est qu’en 1805 que le citoyen STRUCH, maire de Lutterbach en devint propriétaire.

En 1860, monsieur Albert TACHARD (avocat et homme politique) , grâce à la dote de son épouse achète le château et crée une ferme modèle.

A partir de 1899 le château change souvent de propriétaire et subit d’important dommages lors des deux guerres mondiale.

En 14-18, il fut Lazarett (hôpital militaire allemand) puis hôpital militaire français.

En 1919, il devint propriété d’une famille du village .

En 1939, il fut le quartier général de De Lattre de Tassigny puis cantonnement des prisonniers russes et polonais.

Du fait du peu d’intérêt des administrations compétentes et des dégâts causés par les différentes occupations, il ne put être sauvé de la ruine. La lente agonie de cette magnifique demeure s’achèvera en 1963, année où elle fut démolie.

La ferme modèle du château

Albert Tachard fit construire (1861-1864) une ferme modèle « Napoléon III » en briques polychromes, on dirait maintenant ferme expérimentale. Elle comportait outre la grande maison du régisseur, un grand bâtiment en L, dans la grande aile se trouvait l’étable pour 90 vaches, la petite aile comprenait l’écurie et un hangar pour les machines agricoles. Toutes les dépendances (remises, bergerie, porcherie, poulailler, fontaines, distillerie) étaient pourvues d’installations modernes.
M Tachard possédait également des terrains agricoles, des forêts, des vergers, des prés soit une surface totale de 118 hectares.
Albert Tachard fut le premier dans la région à faire irriguer ses terrains.
La ferme a fonctionné jusqu’en 1988 sous la direction de Mr Philippe Bohler. A partir de cette date, une entreprise de travaux agricoles s’occupe d’exploiter les terres (surtout culture de betteraves sucrières).
Il subsiste actuellement la villa du régisseur de la ferme, habitée par la gouvernante en retraite.

L’église

Des archives départementales, nous apprenons que jusqu’en 1769, Morschwiller-le-Bas n’a qu’une chapelle pour église.C’est à cette date que sera construite aux frais des nobles Zu-Rhein « Seigneur du lieu » une vraie église à l’emplacement du cimetière actuel (photo de gauche).Cette église sera dotée d’une horloge installée en 1860 par les établissements Ungerer de Strasbourg.La nouvelle église  sera érigée en 1878 (photo de droite).Une horloge électrique sera mis en place en 1993.L’ancienne mécanique sera conservée à la mairie.

La mairie

L’actuelle mairie, bâtiment de 1868, était initialement maison d’habitation d’une grande exploitation agricole. Le site de la mairie abritait jusqu’à la création du groupe scolaire, l’école de garçons.

Le Steinbächlein, les moulins et le lavoir

Le Steinbächlein (littéralement « ruisseau aux cailloux ») est une dérivation de la Doller à hauteur du Pont d’Aspach pour alimenter les moulins et les usines textiles en aval.

Sur une carte du milieu du 18ème siècle apparaissent les 3 moulins de Morschwiller-le-Bas. D’après  P. Gutknecht, ce foulon a été bâti en 1756 et occupé par un fermier de M. de Zu Rhein, seigneur du village.

Plus tard, la vente de ce moulin se déroula au « cabaret » Schultz à Morschwiller-le-Bas et l’ensemble comprenait un moulin à blé et un foulon à chanvre.

Cela permet de penser que le chanvre comme le lin étaient des cultures répandues à Morschwiller-le-Bas.

Le moulin du milieu était un foulon à draps à une roue motrice.

Jusque dans les années 1970, les femmes venaient le lundi matin  laver le linge au lavoir (rue du moulin).

La Cure

La Cure, maison du Clergé, construite par les moines de l’abbaye de Lucelle en 1614.

Elle a servi de presbytère jusqu’au début du 19ème siècle.

La Cour dîmière

La cour dîmière (ancienne cour « colongère » de l’abbaye de Lucelle).

Le clergé percevait à l’époque 10% des récoltes, la collecte était regroupée dans cette cour.

Le Stuwabrunna

Le Stuwabrunna, source intarissable et abondante du Jura débouchant avant 1835 dans un petit plan d’eau.

En 1835, le conseil municipal décide de protéger cette source de la pollution en la recouvrant d’un toit pyramidal en tôle et en l’entourant d’un muret.

Cette source alimentait toutes les fontaines du village et fournissant l’eau douce aux habitants jusqu’à l’installation bu réseau d’adduction en 1963.

Selon la légende locale, la cigogne venait s’y approvisionner en bébés pour les apporter aux mamans et papas qui en faisaient la demande en déposant un sucre sur le rebord de la fenêtre.

La poste

La Poste, ancienne maison communale, mairie -école, elle date de 1831-1832.
L’unique classe comptait 120 élèves!
Des cours du soir y étaient donnés pour les enfants des fabriques qui travaillaient toute la journée.
L’école n’était ni obligatoire ni gratuite. Les enfants payaient 60 cts par mois. La commune rétribuait le maître.
En 1849, les enfants sont près de 300 à aller à l’école sur une population de 1600 âmes.
Morschwiller-le-Bas comptait, alors, 3 des principaux établissements industriels du Haut Rhin.

L’industrie textile

Vers les années 1800, l’industriel Jean Hofer ayant constaté la bonne qualité de l’eau du Steinbächlein décida de créer une entreprise de blanchiment du textile en aval du ruisseau. Cette entreprise fut reprise en 1890 par la société allemande « VereinigteGlanzstoffFabrick ».

Voir les 2 premières photos

 

Le nom de Glanzstoff découle d’un procédé de traitement du coton lui donnant le brillant de la soie.

 

Par la suite, ce site fut occupé par l’usine de produits chimiques ROESSLER, emplacement actuel des magasins LEROY MERLIN.

 

 

 

 

 

 

 

En 1862, une deuxième usine de blanchiment s’est établie en aval du Steinbächlein, non loin de l’actuel étang de pêche. Il y a avait alors un moulin « die ObereMühle ».

Cette usine, appelée communément « Bleiche » ou « Blanchisserie de Mulhouse à Morschwiller » n’effectuait que des travaux de blanchiment, l’apprêt se faisant à Vieux Thann.

Cette usine a fermé définitivement en 1918.